How to catch a shareholder

How to catch a shareholder
Pour faire le portait d'un oiseau...... (copyright Marie-Claire Ralph)

jeudi 31 mars 2011

Le GAAPP fait de la retape pour Maître Brosseau...qui de son côté ne s'embarrasse pas de déontologie avec ses confrères.

!
Marrant, mais cela en a fait rire certains jaune.  Le dernier délai pour rejoindre l'action initiée par le Gaapp au tarif d'honoraires fixé est passé, puisque à l'occasion de la dernière assignation en référé, tout nouvel entrant implique de nouvelles procédures, ayant forcément un coût.

Mais le Gaapp s'est procuré la liste des personnes interessées par l'action Ten-France (via quelques faux nez qui, malgré les conseils, s'entêtent à vouloir mener les deux procédures -Brosseau et Ten-France- en même temps, malgré les risques et leur engagement auprès de Me Saubolle de ne pas le faire).

Et donc, Maître Brosseau a consenti à ce que de nouveaux adhérents rejoignent le mouvement sans majoration d'honoraires. D"où le mail de retape qu'ont reçu les adhérents à la procédure Ten-France....

Même s'il est interdit aux avocats de démarcher le client, la morale est sauve puisque l'appel provient du Gaapp. La où la morale est moins sauve, c'est lorsqu'on découvre, dans le mail de retape, l'hallucinant compte-rendu d'audience écrite par Maître Brosseau.  Si je n'avais pas personnellement assisté à cette audience, dont mon compte-rendu figure ici, je l'aurais cru, et n'aurais tiqué que sur sa façon de décrire ses "fébriles" confrères.

Petite explication du texte de Maître Brosseau, donc, pour les absents :

Action collective LOYALTOUCH - NEWSLETTER n°2
28 mars 2011
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Mesdames, Messieurs,
J’ai plaisir à revenir vers vous par le truchement de cette seconde newsletter.
Nous nous étions engagés, Jean‐François Goulon et moi‐même, à agir énergiquement pour engager une procédure groupée à l’encontre des responsables institutionnels du scandale LOYALTOUCH. Et c’est chose faite !
Engagé pour engagé, tout va bien!

Notre procédure regroupe désormais 220 petits porteurs et cinq fonds d’investissement, totalisant un préjudice subi de près de 24 millions d’euros.

Super!  Et malgré cela, le Gaapp éprouve le besoin de faire de la retape auprès de gens qui n'ont jamais demandé à avoir leur adresse mail dans les fichiers du même Gaapp?

Au nom de chacun d’entre vous, j’ai assigné les commissaires aux comptes de la société, le cabinet MAZARS, le listing sponsor EUROLAND FINANCE, ainsi que le gestionnaire d’Alternext, NYSE Euronext.
 Une conférence de presse a été tenue à Paris, en présence d’un certain nombre d’entre vous.
Une première audience s’est tenue vendredi 25 mars dernier par‐devant le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Paris, qui a accordé à nos adversaires, qui étaient tous représentés par leurs avocats, un délai de six semaines pour nous adresser leurs pièces justificatives et moyens de défense.
Ben non! Pas Euroland! Son avocat était absent. Quand au délai demandé par les avocats, sa principale justification était que Maître Brosseau leur avait adressé un "pavé" dont ils n'avaient pas eu le temps de prendre connaissance. Quand à adresser leurs "pièce justificatives et moyens de défense", j'ai cru sentir comme un flottement sur le sujet.  Disons qu'ils ont promis d'envoyer leurs conclusions au juge. Mais l'un d'entre eux a nettement refusé de s'engager sur le contenu de ce qu'il communiquerait à Maître Brosseau.

 La procédure est donc en route, et nos adversaires ont montré de multiples signes de fébrilité.
Alors là, ce n'est ni fair-play, ni exact. Et d'une, les "adversaires" n'étaient pas là, à l'exception d'un représentant d'Euroland Finance. Quand aux avocats présents, je dois manquer de subtilité, mais à aucun moment je n'ai trouvé qu'ils aient manqué d'habitude professionnelle, en montrant le moindre signe de "fébrilité"qui n'avait aucune raison d'être. Car enfin, c'est leur métier, non?  Tout juste pourrait-on relever que le représentant d'Euroland Finances regrettait l'absence de son avocat, et a tenté de prendre note de l'adresse mail du juge pour savoir où lui envoyer les documents de conclusion.


Notre demande en désignation d’experts les gène très sérieusement en effet, puisqu’ils vont tous devoir se justifier du bon accomplissement de leurs obligations respectives.

Ouh, là! Il s'engage vraiment, Maitre Brosseau. Rappelons que le but de ce référé était d'obtenir la désignation d'un expert.  Donc les conclusions de certains des avocats, et notamment Euronext,  risquent plus de viser à démontrer que la désignation d'un expert n'a pas lieu d'être parce qu'ils ne sont pas concernés.D'ailleurs, le Juge a clairement précisé qu'à ce stade de référé, il n'était nullement question d'établir pour elle la moindre faute.  Et sur un ton qui aurait rendu fébrile le moindre enfant ainsi morigéné.

Le Juge a tenu à ce que ces justifications – ou leur absence – lui soient adressées dès avant les opérations d’expertise, de telle sorte que – comme c’est trop souvent le cas – les experts ne passent pas leur temps à réclamer les pièces utiles, mais se consacrent à l’examen des responsabilités des uns et des autres.
Mais non!  Madame le Juge a clairement demandé à ce que les arguments ou moyens développés par la défense ainsi que les conclusions lui soient adressés au préalable. Le terme "justifications" n'a jamais été employé! Et l'un des buts de cette demande, outre de prendre connaissance du dossier, était de réduire le temps des débats, et plus prosaïquement, de pouvoir, pour le Juge, faire des copier-coller si elle devait reprendre les arguments des uns ou des autres, histoire de ne pas mobiliser un secrétaire pour rien.

Et puis, ce n'est pas aller un peu vite en besogne que de penser que les experts vont "examiner les responsabilités des uns et des autres" alors qu'ils n'ont même pas été désignés?  Car enfin, même si je ne suis pas juriste, l'action attendue de ce référé est justement de savoir si un expert doit être nommé ou non! 

Nous ne pouvons qu’approuver cette mesure, facteur de réduction des temps d’expertise, et donc des coûts.
Le bras de fer qui s’est engagé se présente donc dans les termes suivants :
Nous avons, de notre côté, mis en évidence les multiples manquements professionnels ou réglementaires commis par les uns et les autres, et démontré que la gestion exécrable et délictuelle des fonds que vous aviez confiés à l’émetteur, n’aurait pu intervenir si les mécanismes de surveillance prudentielle prévus par la Loi avaient été suivis correctement.

Toujours pour les absents : en réalité, Maître Brosseau a, dans des documents écrits, tenté de démontrer que des manquements des uns et des autres avaient participé aux pertes des actionnaires. Mais en aucun cas il n'a eu le loisir de plaider quoi que ce soit. Quand à parler de "fonds confiés à l'émetteur" pour un investisement en actions, c'est une façon assez novatrice de voir les choses.

Les fautes existent à tous les étages : CAC, Listing Sponsor ou autorité de surveillance d’Alternext, MAZARS ayant concouru, volontairement ou non, à la désinformation de la Place.
Bon, j'ai bien une opinion là-dessus, en fonction du rôle des uns et des autres. Mais c'est curieux de lire cela sous la plume d'un avocat, alors même que le Juge a précisé qu'il était prématuré, à ce stade, qu'elle conclue à la faute.  Au fait, dans la liste, il a oublié Boursorama et le Gaapp! Car en matière de désinformation, le Gaapp s'est quand même posé en n°2, dans cette affaire, tout de suite après les dirigeants!  
 
Nos adversaires, de leur côté, vont s’efforcer de justifier qu’ils ont correctement fait leur travail et assumé leurs missions respectives, ce que le Juge leur a d’emblée demandé de justifier par des preuves, et non par des discours.

Elle a dit cela, Madame le Juge? Bon sang, je dois être dure d'oreille!

Cette approche est particulièrement rassurante, et la balle – et la pression – sont désormais dans le camp de nos adversaires. 
Ces derniers nous pressent d’engager également la responsabilité des intermédiaires financiers, banquiers conseils, sites de bourse en ligne ou gérants de portefeuilles.

Alors, là, c'est un scoop! Les "adversaires" se seraient défendus (alors même qu'on ne sait pas s'ils vont reconnaitre la moindre responsabilité dans cette affaire) en demandant à Maitre Brosseau de refiler la patate chaude aux IF?   Je regrette de n'avoir pas assisté aux conversations téléphoniques dans ce sens.  Mais clairement, cela ne me semble pas très crédible. 

Comme annoncé, je vais désormais pouvoir engager l’analyse des cas de figure qui se présentent, chaque situation étant particulière, y compris à l’égard d’un même PSI.
Bon, finalement, elle n'était pas si mauvaise que cela, l'idée de Salimar de demander une médiation avec les IF?  Merci Salimar ;)

Une action massive se profile à l’égard de nombreux sites de bourse en ligne, dont les caractéristiques techniques ne correspondent pas à l’état de la réglementation, de même que les banques conseil et sociétés de gestion ne me semblent pas, dans la plupart des cas, avoir satisfait à leurs propres obligations.
Ce débat, concernant la distribution et l’accès aux produits financiers, est très différent de celui qui est déjà engagé, placé au niveau de leur émission, de leur suivi et de leur contrôle. Pour autant, ils peuvent être menés concomitamment. A cette fin, nous vous proposerons d’agir dans les prochaines semaines.

Bon. L'action est déjà largement entamée, puisque plusieurs IF ont revu à cette occasion l'adéquation de leurs procédures de passage d'ordre avec la MIF. Par contre, l'idée est-elle d'avoir un débat public ou bien une médiation visant à indemniser partiellement les actionnaires concernés?  On se souvient que Goulon, dans sa soif de pouvoir, a écrit qu'il voulait faire interdire le passage d'ordres boursiers sur les marchés négociés pour les petits porteurs. Mais outre que cela ne changera rien au sort actuels des actionnaires de Loyaltouch, est-il certain que la totalité des actionnaires français doivent y renoncer sous prétexte que Monsieur Goulon s'est fait avoir?


Nous ne manquerons pas, par ailleurs, de vous tenir informés de l’évolution des échanges judiciaires devant le TGI de Paris, au fur et à mesure que les événements de succèderont, jusqu’à l’audience fixée pour le 13 mai prochain.

CHOUETTE!  Maître Brosseau va diffuser le contenu des conclusions de chacune des parties? (Car pour le reste, c'est simple : chaque partie va envoyer ses conclusions à Madame le Juge aux alentours du 10 ou 11 mai).  N'oubliez pas de me mettre en copie, alors! J'adorerais avoir accès à ce contenu. Mais pour commencer, pourquoi ne pas adresser aux actionnaires le contenu des arguments développés par Maitre Brosseau? Car je suis prête à parier mon billet que la majorité d'entre eux n'a pas eu accès à ces documents.  ME TROMPE-JE, Goulon?

Je tiens enfin à saluer l’extraordinaire travail accompli par Jean‐François Goulon, avec qui je travaille tous les jours, et sans la détermination de qui il aurait été impossible d’être efficace.

Extraordinaire en effet. Il n'y a pas d'autre mot.

En vous adressant mes salutations les plus dévouées, je tiens aussi à vous donner l‘assurance de ma détermination à obtenir la réparation que vous êtes en droit d’attendre.


Hervé Brosseau
Avocat à la Cour
Gérard MICHEL – Hervé BROSSEAU &Associés

Je souhaite bien du courage aux actionnaires ayant choisi de recourir à la procédure Gaapp/Brosseau!

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mardi 29 mars 2011

On a oublié de mettre Louis Petiet au courant!

Les dernières cartes du chateau n'en finissent pas de s'effondrer : série de RJ sur GTS, GTS Holding, Id-Shopping, etc..

Du côté de la société soeur, Id Future, ex Proxitec, qui devait accueillir le Groupe LT sur le compartiment C, et qui a très oppotunément réduit son capital l'an dernier,  (Merci Jeff!) la LJ qui couvait depuis la désertion des dirigeants a été rendue officielle la semaine dernière.

Du coup, lorsque Heuliez Concord Capital publie un PV d'AGE, j'ai tendance à foncer dessus pour tenter d'avoir le fin mot de l'histoire : Loyaltouch était-il, ou non, rentré à son capital?  Car on se souvient que en décembre 2009, Loyaltouch avait fait un communiqué glorieux sur le sujet, entrée au capital en échange d'une vente de logiciel pour 12 M€, pour démentir en mai 2010 : "l'affaire ne s'est pas faite".

Hélas.... chou blanc! On a juste confirmation que Loyaltouch était enregistrée dans les actionnaires au 15 décembre 2010. Pensez-vous que le liquidateur ait été convoqué?  Au cas où il souhaite faire le point sur les créances et participations de feu la paîpite?   Ben, non, c'est béta.... Personne n'a pensé à informer Louis Petiet, ni Jacques Lorin qu'il a désigné comme PDG officiel.  Pour tout dire, Heuliez Concord Capital ne semble même pas connaitre le dernier nom de Loyaltouch.

 Et oui... "Boite non identifiable".  En n'utilisant ni le bon nom, ni la bonne adresse, il faut dire qu'il y avait peu de chances....  Le liquidateur de LT aura ainsi raté le fait que le nouveau siège social de HCC est désormais :
ZI du Roussillon
44650 Lèges 

Bon, on apprend juste que LT est bien actionnaire, puisque convoquée. Mais pour quel pourcentage?  Moins de 50%, c'est tout ce qu'on peut en déduire. Dans l'ancienne version des statuts, l'article  7 donnait la composition du capital social au 27 novembre 2009. Hélas.... dans la dernière version modifiée, cette liste a sauté.   Dans les derniers comptes 2009, peut-être?

Re-hélas. Le tableau des actionnaires a été remplacé par un tableau reprenant la "composition du capital social". Qui nous apprend que la seule catégorie de titres est composé d'actions.  1.000 actions exactement.

Et au 31 décembre 2009, aucune trace de créances ou de dettes vis-à-vis de Loyaltouch. Espérons que Heuliez Concord Capital, dont la "maison-mère", Heuliez Concord, est en RJ, ainsi que plusieurs de ses filiales clientes (OPR, Walors Aerospace, Spiral Concord)  tiendra encore assez longtemps pour faire paraitre ses comptes 2010 et éclaircir le mystère de la participation de Loyaltouch.


Mais il faut dire que cela n'est pas gagné. Car à fin 2009, cette société avait une dette de 3 M€ d'euros de loyers de leasing (pour un total de bilan de 4 M€ ) qu'elle se disait incapable de payer, n'ayant pas trouvé de refinancement bancaire. Elle appelait de tous voeux à une renégociation  avec son fournisseur. Plus exactement,
 "..un accord de refinancement doit être trouvé avec notre fournisseur. Si nous considérons ce fait comme acquis, la société retrouvera alors une stabilité financière lui permettant d'envisager l'avenir avec sérénité". 
Ce qui n'a empêché la Commissaire aux Comptes de trouver approprié le principe comptable de continuité de l'exploitation, même si par ailleurs, elle n'était "pas en mesure de confirmer la pérennité de l'entreprise". Heureusement que HCC est une SAS non cotée. Il y aurait eu encore des actionnaires pour croire que tout allait bien à la lecture de ce rapport certifié.  

Bon, revenons à notre sujet de départ : qui se dévoue pour prévenir Heuliez Concord Capital que Loyaltouch est en LJ, et que l'interlocuteur ad hoc est désormais le liquidateur judiciaire? 




samedi 26 mars 2011

vendredi 25 mars 2011

Compte-rendu de l'Audience en référé de ce jour - action Gaapp

Aujourd'hui avait lieu une audience publique en référé, suite aux assignations lancées par Maître Brosseau contre les Commissaires aux Comptes (F. Burband et J-P. Martin), le cabinet Mazars, Euronext et Eurloand Finance.  Assignations s'incrivant dans le cadre des actions menées conjointement par les actionnaires ayant rejoint le Gaapp, ainsi que 4 fonds.

Peu de choses à en dire, puisque les avocats de la défense ont tous demandé un délai, le temps d'analyser un pavé qui a leur a été communiqué récemment.  Une prochaine audience est donc prévue le 13 mai, au cours de laquelle les avocats des parties auront chacun une vingtaine de minutes pour faire part de leurs conclusions.

Au titre des détails, on notera que l'avocate de Euronext s'est montrée bonne princesse, en acceptant le dossier bien qu'une confusion ait été faite quand au destinataire de l'assignation (confusion entre Euronext et Euronext NV).

Pour le reste, la juge s'est dite surprise qu'on ait pu lui demander,  à cette étape de référé, de statuer sur le fond, et notamment de juger qu'une faute était établie, et de conclure au lien de causalité entre cette faute et le montant du préjudice des actionnaires.

Bref, pour le coup d'éclat médiatique attendu, il va falloir patienter encore.

Le tuyau du jour, quand même, pour les avocats en herbe : si un jour une juge vous renvoie à une ordonnance qu'elle s'est donné la peine de prendre, quel qu'en soit le contenu, évitez-donc de lui dire que vous ne l'avez pas lue. Car elle pourrait s'en trouver agacée....

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Nota : du côté de l'action Ten-France, tous les actionnaires ont désormais reçu leur dossier, et doivent renvoyer les pièces demandées à Maitre Saubole.

mardi 15 mars 2011

Vive le misérabilisme ! Le paysan du Gévaudan après la Veuve de Carpentras

A l'occasion de sa campagne de presse, relayée, comme indiqué dans le post précédent, sur Questions critiques le GAAPP fait preuve d'un singulier revirement.

Il est interessant de comparer la présentation de l'Association avec celle faite le 9 juillet, lorsque le Gaapp "se rebiffait".  Tout en annonçant sa joie de la suspension de cotation et sa volonté de travailler AVEC le Conseil de Surveillance. Cela donnait ceci :
Le GAAPP regroupe notamment parmi ses membres des chefs d’entreprises, des commissaires aux comptes, des experts comptables, des acheteurs de grands groupes, des consultants de haut niveau… et même un ancien PDG d’une multinationale. Nos autres membres sont des agriculteurs, des commerçants, des retraités, des pharmaciens, des médecins, des étudiants, des infirmiers, des ingénieurs, des employés, etc. C’est toute cette diversité qui fait la richesse de notre association

Le 11 mars 2010, marche arrière toute :
Ses membres regroupent des étudiants, des agriculteurs, des cadres, des ouvriers, des professions libérales et des retraités

Mais oui!  Il y a désormais des ouvriers membres du Gaapp. Par contre, exit les chefs d'entreprise, fussent-ils PDG de multinationale, exit les consultants de haut niveau, exit les experts-comptables et les Commissaires aux Comptes. Une préconisation de Maître Gérard Michel pour faire plus "peuple"? Ou une suggestion de Maitre Brosseau?

Il faut dire que avec des CAC parmi les membres, l'attaque prévue contre les CAC et Mazars pourrait avoir du mal à aboutir. J'imagine d'ici le dialogue :
- M'sieur le Juge, on a lu le rapport Mazars, et on a cru que c'était les vrais comptes.
- Comment, Monsieur le Commissaire aux Comptes, vous n'avez pas lu toutes ces clauses d'alerte précisant le cadre de la mission?  Pour un homme de l'art, c'était pourtant clair, non?
- Heu, c'est-à-dire, M'sieur le Juge,  qu'on avait oublié de le préciser à nos membres.....Pour pas les embrouiller. D'ailleurs, dès que quelqu'un en parlait sur Bourso, on lui fonçait dessus, puis on le censurait. Parce que pour les actionnaires, cela aurait trop dur à comprendre.

Bref, le problème ne se posera plus désormais, en l'absence de CAC parmi les membres!

Bon, mais ce n'est peut-être pas assez pour faire pleurer dans les chaumières, la présence subite de ces ouvriers.  Alors, le Gaapp (assisté de ?)  a eu une idée de génie.  Les plus âgés se souviennent peut-être que la Bourse n'était pas faite "pour la Veuve de Carpentras". Phrase qui avait marqué les esprits.  Alors le Gaapp paraphrase. Cet agriculteur de Lozère, qui a perdu ses économies (comme tant d'autres) dans l'aventure est rebaptisé :
Le Paysan du Gévaudan 
Peu importe que le Gévaudan n'existe plus depuis la Révolution française. Et qu'il soit associé dans les esprits à la Bête de la même région.  Au contraire! Voilà une jolie présentation qui pourra toujours fournir des arguments faciles à d'éventuels journalistes en panne d'inspiration.

Et pour faire bonne mesure, autant mettre son inactivité sur le compte de son investissement :

Un paysan du Gévaudan a perdu les économies de 3 générations dans cette affaire parce qu’il avait fait confiance aux chiffres publiés par MAZARS et les analystes. Celui-ci, désormais au RSA, vit avec 400 euros par mois avec son père de 88 ans ! 

Il est certain que nombreux sont les investisseurs aveuglés par les promesses de Loyaltouch et du Gaapp a avoir placé la totalité de leurs économies dans cette société. Il est certain que cela a généré des cas effectivements dramatiques, ou pour le moins incofortables.

Mais, là, Goulon, vous n'avez pas l'impression d'en faire un peu trop? Vous ne pouviez pas lui conseiller la prudence, à votre adhérent, au lieu de recommander encore et toujours de "renforcer" parce que sûr de sûr, le cours de la "mine d'or" allait doubler ou tripler à brève échéance?

Pour contre-balancer ce misérabilisme, je vois que vous annoncez "la première class action à la Française". Contre Euronext, je suppose. Parce que des "class actions à la Française, il y en a déjà eu des tonnes. Ne serait-ce que vos anciens co-actionnaires regroupés dans une action défendue par Ten France.

Par contre, là où je comprends mal, c'est que vous visiez Euronext plutôt que l'AMF?   Vous qui aviez si longtemps annoncé à vos membres que leurs intérêts seraient protégés par l'AMF lors de la fixation des parités de la fusion jamais entamée?  Et puis surtout, même si Euronext a des prérogatives sur le contrôle des listings sponsors, l'AMF reste quand même l'autorité de contrôle?  Celle auprès de qui les dirigeants sont tenus de déclarer leurs cessions de titres, notamment.

Vous souvenez-vous de votre réaction lorsque j'avais écrit que le PDG ne respectait pas ses obligations en la matière? A qui aviez-vous écrit à l'époque pour dénoncer cet état de fait, et demander à ce que les règles soient respectées?  A personne. Vous vous êtes contenté de me dénoncer pour diffamation auprès de Euronext. Laquelle a transmis le plainte à l'AMF.  Ces contrôles étant de son ressort.

Bon, pour les comptes 2007 non déposés au Greffe, j'ose espérer pour les actionnaires que vous avez trace de votre demande à Euronext. Faite dans des délais lui permettant de réagir. Car autrement, je crains que votre splendide "1ère class action à la Française" ne soit vouée à l'échec!  En tous cas en ce qui concerne Euronext....  Enfin! Peu importe si ce sont des frais de justice inutiles en termes de rendement pour les actionnaires. Car il n'y a pas que le rendement financier des participations à cette action en justice qui compte, après tout.   Faire parler de soi et se lancer dans des grandes croisades médiatiques est certainement un autre critère de rentabilité tout aussi important.  Pub pour vous et pour l'avocat médiatique. Deux d'un coup. Cela vaut bien quelques sacrifices financiers supplémentaires de la part des actionnaires...










lundi 14 mars 2011

"Questions critiques", le Japon, le nombril et la décence

Questions critiques, le blog de prédilection de JF Goulon, nous a livré ce WE deux articles relatifs à Loyaltouch. Le premier émane de JF Goulon. Le second, d'un "correspondant économique",  Philippe-Justin Schneider, qui a réussi de faire paraitre en tout et pour tout deux articles sur les 5 dernières années, dont celui relatif à LT, intitulé
"Séisme de forte amplitude en vue à la Bourse de Paris ?"
Cet article n'est qu'une compil des communiqués de presse diffusés par l'équipe Gaapp/Maitre Brosseau/Maître Gérard Michel.  On y retrouve les mêmes perles savoureuses :
« Ce qui est assourdissant », explique Me Hervé Brosseau, « c’est que personne n’ait rien vu !"
et aussi :
"Aujourd’hui les dirigeants sont partis à l’étranger et ceux qui restent sont insolvables. Nous allons donc demander des comptes à l’ensemble de la Place Financière », précise Maître Brosseau "
En d'autres termes, comme anticipé, le Gaapp ne tentera même pas de s'attaquer au civil aux dirigeants! Alors qu'au vu de documents de justice, leur insolvabilité ne serait que très récente.

On trouve aussi une question incongue, venant de son auteur :
« Comment expliquer que les Commissaires aux comptes n’aient pas réagi dès qu’ils ont eu connaissance de ces opérations douteuses ? » s’interroge Jean-François GOULON, le Président du GAAPP, association qui regroupe les victimes de cette escroquerie".
Le dit Auteur, ayant pris conscience de chiffres douteux, s'était empressé rappelons-le, de monter tout d'abord de façon informelle fin 2009, puis sous forme d'association, le "Groupement Autonome des Actionnaires et Porteurs de Parts". Sa principale réaction, au vu de ces chiffres douteux, ayant été de se livrer à un encensement de la 'paipite' pour convaincre un maximum de nouveaux investisseurs,  et à une censure féroce de tous ceux qui tentaient de poser des questions sur un certain nombre d'incohérence.

Globalement, les arguments sont plutôt drôles.

Par contre, le vice-Président du Gaapp, Aubry de Koster, est beacoup moins drôle lorsqu'il déclare :
« Les épargnants français et belges sont prêts à déclencher un tsunami sur la Place financière, qui doit rendre des comptes ! » 

Vu le contexte au Japon, on aurait pu se passer des références au séisme et de cette volonté de Tsunami. 


NOTA à propos de cette campagne de presse : l'autre mouvement défense des actionnaires, défendu par Maitre Saubolle-Ten France,  a fait de son côté le choix de ne pas médiatiser dans un premier temps son action. Notamment car certains éléments du dossier pourraient donner lieu à négociation. Qui n'est envisageable que dans le respect d'une certaine discrétion.
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