Ainsi, C. Quérou nous l'a appris lors de l'Assemblée Générale du 30 septembre dernier : si Loyaltouch et 6 de ses filiales sont aujourd'hui en Liquidation Judiciaire, c'est à cause de :
- M. Scaglione, Président du Directoire, (et membre unique du Directoire pendant un mois d'ailleurs, sans que le Conseil de Surveillance ne réagisse) qui a mal tenu les comptes, et n'a pas fait un reporting suffisant. Qui a tout caché à CQ, donc.
Marrant. Je veux bien croire que M. Scaglione fonctionne à l'ego, qu'il ait tout fait pour obéïr aux ordres de CQ, et qu'il soit de plus un menteur invétéré.... Mais de là à laisser croire que CQ n'était en rien au courant des graves problèmes de trésorerie de ses entreprises??? Parce que quand même, quand MS revenait d'un rendez-vous avec les banquiers, en annonçant que OK, il acceptaient un lease-back du matériel, CQ devait se douter que s'il y avait une telle urgence à trouver des financements, c'était bien qu'il y avait un petit problème??
Et puis, quand on fait de la retape auprès de ses voisins de quartier pour souscrire à SCF afin d'injecter des fonds dans la pépite qui en a tant besoin, on doit commencer à réaliser que c'est sérieux? Quand en tant de Président Directeur Général, l'an dernier, on lit que les Commissaires aux comptes ne certifient pas le tableau de trésorerie qui a été communiqué trop tard pour pouvoir être étudié, normalement, on est vigilant sur ce point non?
En théorie, en tant que Président du Conseil de Surveillance, on se réunit "aussi souvent que de besoin". L'un des besoins, pour une société censée établir ses comptes dans les trois mois après la clôture de l'exercice, c'est par exemple de se réunir pour examiner lesdits-comptes. Ou leur ébauche. Attendre mi-avril pour le faire, puis mi-mai, puis ne plus se manifester, c'est de la responsabilité du Conseil de Surveillance. Et pas du seul Directoire.
Quand en mai on signe un communiqué annonçant des "comptes arrêtés et en cours de certification", c'est par inadvertance?
Bon, puisqu'il nous le dit, Christian Quérou n'y est pour rien. C'est tout de la faute de Scaglione!
- N'oublions pas les forumeurs : si depuis un an Loyaltouch a une activité quasiment inexistante, c'est la faute des forumeurs qui ont dit du mal de la pépite. AAAARF!
- Mais sutout, il y a ces méchants banquiers, qui ont dénoncé les financements pour les uns, refusé de nouveaux concours pour les autres. On ne parle pas de UBS, la banque historique du Groupe, mais de la société Générale. Et de E.C.S., sa filiale de financement en location opérationnelle informatique (LOI)
Quézako, la LOI? Tout simplement, certaines sociétés préfèrent financer leur parc informatique en le faisant acheter par une filiale bancaire, puis en lui louant le matériel. Cette formule est généralement assortie d'un contrat de renouvellement, qui fait que la société peut mettre à jour fréquemment son matériel sans avoir à se soucier de la revente de l'ancien. Et puis cela permet d'étaler les charges. Jusque là, du très classique.
Sauf que là..... comme il n'y avait plus quasiment aucun client, il fallait bien trouver des fonds pour assurer le quotidien. Jaillit alors du cerveau de ??? (la justice tranchera peut-être, mais comme il faut bien un fusible, je parie pour des contrats signés par MS) cette idée géniale : mettons notre matériel en lease-back. Traduction : on revend notre matériel à une société de LOI, on le conserve physiquement dans la société, et on lui verse en échange un loyer...
Simple non? Un peu curieux pour du matériel informatique qui était peut-être déjà obsolète, mais dans la vie, il faut assumer.
Re-sauf que, ils ont fait quoi chez LT? Ils ont vendu à E.C.S. tous leurs postes de travail et leurs serveurs. Sur la base d'une copie de l'inventaire. En oubliant de leur préciser qu'une partie de ces matériels était déjà financé en crédit-bail par Ge Capital, un concurrent d'ECS. Donc qu'ils n'en n'étaient pas propriétaires....
Au passage, parce qu'il faut bien continuer à vivre, ils leur ont vendu en lease-back LA licence Dotsoft. La fameuse licence internationale-disponible uniquement-en -français achetée in extremis 500 K€ à son fournisseur. Dotsoft, on s'en souvient peut-être, n'avait accordé qu'une licence d'exploitation à LT. Et avait tiqué quand LT avait englobé cela dans la "Master-licence" vendue à Waaw. Loyaltouch avait alors racheté une licence plus complète, pour 500 K€, qui lui donnait le droit de la revendre en Europe à toute société exerçant dans le même secteur d'activité qu'elle.
(voir : http://loyal-touch.blogspot.com/2010/07/difficultes-de-tresorerie-confirmees.html)
ECS n'exerçait pas précisément dans le secteur du marketing ou de la vente en ligne, mais nécessité fait loi. La "Licence internationale", qui au passage demandera des centaines de K€ ou des M€ pour pour pouvoir être adaptée aux besoins d'autres clients, a donc été revendue à ECS. Je ne vous dirais pas le prix. Je ne le connais pas. Mais mon petit doigt me dit que c'était pour plus de 500 K€!
Bon. Les jours passant, et salariés et fournisseurs continuant à s'impatienter comme des oiseaux au nid, il fallait trouver autre chose. Loyaltouch a donc vendu en lease-back des "projets de/en développement". Autrement dit : Monsieur le banquier, je vais pisser trois lignes de code, vous ne voudriez pas m'avancer quelques millions d'euros? Merci, les lignes de code seront à vous dès qu'on aura fini!
Et puis un jour, ECS (ou sa maison-mère, la Société Générale, qui finançait des comptes-courants ou de l'affacturage, on ne sait trop) ont dit "STOP".
Vraiment, ils sont trop méchants, ces banquiers!
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PS : tout cela veut dire, au passage, qu'en l'absence de poste-clients (les quelques rares factures ayant été affacturées), et d'informatique, il n'y a quasiment aucun actif dans la société, face aux 60 à 80 M€ de dettes, hors OC, annoncées.... Et qu'au-delà des salariés, des actionnaires et des obligataires qui sont bien dans la panade, au delà des méchants banquiers qui ont dit stop, au-delà de la collectivité (Impôts et organismes sociaux) qui nationalisera une partie de l'ardoise, il y aura quelques fournisseurs qui risquent de plonger grâce à cette belle histoire.
Mais Monsieur Quérou pourra vous le jurer : il n'y est pour rien, il veut rien concéder, en anglais SVP, qu'il ne suivait pas les affaires "day to day", et qu'il a peut-être été légèrement distrait en signant les comptes, non, pleurez braves gens : il n'y est pour rien.
Il parait d'ailleurs qu'il pense à suivre les traces de Nanard (Tapie, pas le Nanard Ze globeur) : se reconvertir en tant qu'acteur. Car avec ses années d'entrainement, il n'aurait jamais aussi été aussi brillant, dans le rôle du Président contrit, que lors de son dernier passage lundi, au Greffe du Tribunal de Commerce.