Bonjour,
Les actionnaires de Loyaltouch s'interrogent sur la meilleure suite à donner à cette affaire. Permettez-moi de vous faire part du retour d'expérience des actionnaires de Golog, afin que vous compreniez les embuches et chausse-trapes de ce genre de situation. Et que les choses soient claires : le but de ce post n'est en aucun cas de remettre en cause les décisions des actionnaires de Golog, mais de vous aider à profiter de leur expérience en la matière.
La comparaison se justifie, parce que le contexte général est à peu près le même : une pépite qui devait exploser, une retape sur beaucoup de forums, un intervenant, Raoul Glimbard alias jam.tomp aujourd'hui, soit-disant poursuivi pour diffamation, des communiqués emplis d'optimisme de la part de la société, suivis d'annonces de résultats "non certifiés" mais à rêver, jusqu'au retards de communications sur les comptes réels, les reports d'AG, pour finir sur une dernière AG où le PDG avoue ouvertement son mépris des actionnaires, les embobine en leur soumettant un exposé fastidieux du détail des comptes, pour que l'on s'aperçoive que :
- les comptes ne sont pas certifiés
- le RN annoncé de 10 M€ n'est qu'une gigantesque escroquerie. La vraie perte ne sera jamais annoncée.
- Printemps 2009 : le cours plonge, les "basheurs" présents sur le forum continuent à dénoncer l'escroquerie en cours : l'entreprise ne PEUT PAS être rentable. Echanges homériques entre bashers et Pumpers. Pour ces derniers, si le cours plonge et qu'il y a des critiques, c'est du à un "complot de financiers et/ou d'anciens salariés aigris qui veulent acheter au plus bas". Censure active (jusqu'à 90% des posts d'une journée peuvent être supprimés).
Un "petit actionnaire" (plusieurs milliers d'euros) jusque là confiant perd confiance, et demande des comptes directement au PDG. Le PDG le dissuade de porter plainte, en lui promettant de lui racheter ses actions à son cours d'achat. Après quelques échanges, l'actionnaire n'y croit pas, et, très en colère, se prépare à porter plainte, sans trop savoir comment s'y prendre. (la situation est plus complexe que dans le cas d'Alloy, avec une holding luxembourgeoise cotée sur le ML : les questions de territorialité s'additionnent aux choix des axes possibles : pénal ou civil?).
- mi-juillet 2009 : AG annuelle. L'AG est avortée, sous une raison foireuse de quorum non atteint. Les "comptes" sont présentés sur rétro-projecteurs aux actionnaires qui ont fait le déplacement jusqu'à Nice, mais ne leurs sont pas remis. Un pumper jure sur tous les forums que "les comptes certifiés ont été présentés aux actionnaires", alors qu'une AK est en cours.
- Eté 2009 toujours : l"action reste suspendue, en raison de l' AK lancée, qui n'arrive pas à arriver à son terme. ("problèmes techniques indépendants de la volonté de la Direction")
- Aout 2009 : échanges via Bourso, blog, et surtout par mails entre des actionnaires désireux de ne pas "se laisser faire". Dont un gros fonds technique d'arguments juridiques, pour les parties civiles et pénales, en droit Luxembourgeois et Français.
Grosses hésitations d'une partie des actionnaires interessés, qui craignent qu'il soit trop tôt pour lancer une action judiciaire. Certains préfèrent attendre l'AG et la recotation, pour tenter de se débarrasser de leurs actions.
- En parallèle, échanges avec des créanciers individuels de Golog qui disent vouloir collaborer avec les actionnaires, dans le but de "se venger" s'ils n'arrivent pas à obtenir gain de cause. Les échanges d'infos avec eux ont jusqu'à présent été constructifs, mais factuellement, les intérêts semblent opposés, puisque les créanciers sont prioritaires par rapport aux actionnaires. La question ayant été clairement posée, les rapports s'éteignent.
- Fin Août 2009 : le "petit actionnaire" se rapproche de Déminor. Et en fait l'annonce sur Bourso. Beaucoup d'actionnaires comprennent que si une demande a été faite à Déminor, ils n'ont plus à s'inquiéter, et seront fatalement remboursés de leurs pertes.
- 29 août 2009 : réponse de Déminor : REFUS de prendre en charge. Officiellement, le dossier est trop petit. Mais plus probablement, le montant qu'il est envisageable de récupérer auprès des dirigeants est trop mince pour espérer que Déminor et les actionnaires soient payé de leur efforts.
- 12 Septembre 2009 : une petite actionnaire (moi, 1 action) porte plainte au pénal contre les administrateurs, un "pumper" et contre X, pour tentative d'escroquerie à l'occasion de l'AK. Motif : je ne suis pas une IQ, et les arguments dévoilés pour justifier de l'AK sont faux : les comptes sont pour moi bidons de façon certaine. Et la société n'avait pas le droit de me solliciter.
-Mi-Septembre 2009 : le moyen actionnaire, allié à 6 autres actionnaires, entre en contact avec un avocat médiatisé conseillé par Déminor. Le montant des premières provisions d'honoraires demandé (10 à 15 K€) et le désaccord sur la stratégie recommandée font que le dossier s'en arrête là. La stratégie consistait dans un premier temps à faire reconnaitre par l'AMF l'existence de manquements au règlement édicté par la même AMF. A l'époque charnière où le ML était encore de son ressort.
Les 2 actionnaires moteurs de l'action s'interrogent sur la suite à donner, et se mettent à rechercher un autre avocat.
- 1er décembre 2009 : les salariés de Golog France, la seule filiale opérationnelle recensée avec certitude, porte plainte pour non paiement des salaires. Pour certains d'entre eux, les retards sont supérieurs à 4 mois.
- 15 Décembre 2009 : AG statuant sur les comptes 2008. La très grande majorité des actionnaires présents comprennent qu'ils se sont fait escroquer. Que les 10 M€ de bénéfices annoncés sont du flan. Quelques uns d'entre eux ayant été jusque là très virulents face aux "bashers", leur revirement et leurs critiques convainquent une partie des actionnaires.
- 18 Décembre 2009 : suite à la plainte des salariés, jugement en audience au RC de Grasse. La demande de RJ est immédiatement transformée en liquidation judiciaire.
- Quelques derniers pumpers, dont Claude Mercadiel, un membre fondateur du Gaapp, se lancent dans une campagne pour défendre la LJ de Golog France : il ne s'agirait que d'une sage décision de gestion du dirigeant, puisqu'il est bon de "couper les branches pourries". En oubliant que la LJ a été demandée par le juge, et que avec la fin de la seule entreprise opérationnelle, la société cotée court inévitablement elle aussi à la faillite : il n'y a plus aucun aucun salarié, sauf quelques hypothétiques "chinois" dont la société emplyeuse n'apparait pas dans les comptes.
- 1er mars 2010 : accord avec une nouvelle avocate, sur le type "class action". Rappel : la "class action" n'existe pas en droit français (ni luxembourgeois). Mais l'avocate contactée accepte un principe qui s'en rapproche : honoraires limités à 15 K€, plus 10% des sommes récupérés. Les actionnaires ont tout à y gagner, surtout s'ils arrivent à en convaincre d'autres de se joindre à eux. Après tour de piste, 20 actionnaires se déclarent prêts à participer, avec une "note" représentant 3% de leur capital investi.
- plus tard : l'avocate, malgré ses promesses initiales, semble ne pas prendre le dossier réellement en charge. Elle n'envoie pas la convention d'honoraires promise aux actionnaires. Happydoo, l'une des sociétés administrateurs, est appelée en comblement de passif. L'avocate informe les actionnaires qu'elle se rapproche d'avocats luxembourgeois, (un choix possible du dossier était d'attaquer au Luxembourg, et de faire reconnaitre les manquements des dirigeants vis-à-vis du droit des sociétés). Pour moi, l'appel en comblement de passif de Happydoo est au contraire une occasion inespérée de se passer de procédure luxembourgeoise et d'attaquer directement en France les administrateurs au civil. L'avocate persiste, et demande une provision complémentaire pour actionner un premier volet côté Luxembourgeois.
Les actionnaires, dégoutés, refusent le deal, qui est contraire à la promesse orale qui leur avait été faite.
Depuis, la société cotée Golog a elle aussi été mise en LJ (par extension de la LJ d'origine de la société française) et une procédure d'insolvabilité a été déclarée au Luxembourg. Il s'agit d'une procédure visant à éviter que la société ne transfère des fonds, mais surtout, qui s'oppose à ce que des contestations sur la territorialité d'actions judiciaires engagées puissent avoir le moindre effet : voie royale pour les actionnaires, donc!
Etat des lieux actuels : finalement, il n'y a qu'une seule plainte déposée, au pénal, en région parisienne. 6 mois après, j'ai appris que la plainte en question avait été transmise à Bordeaux. Pas de nouvelles depuis.
Le groupe des actionnaires initiaux s'est lassé : ils sont fatigués de s'être impliqué autant, pour aboutir à des impasses (peut-être provisoires, mais qui semble avoir épuisé leur volonté). Je leur ai suggéré de faire le minimum, à savoir porter plainte au pénal. Ou de profiter des récents développements de l'affaires (extension de LJ et procédure d'insolvabilité) pour faire valoir leur action à un coût moindre.
Pas de nouvelles de leur part. Je crains qu'ils n'aient plus envie de se battre, mais que leur seul souhait soit de passer l'éponge et d'oublier leur investissement malheureux.
Mais récemment, on voit des actionnaires sur le forum Bourso se demander s'il ne faudrait pas "alerter Déminor"!
Tout bénéf pour les dirigeants à l'origine de l'escroquerie, donc.
PS : sur le plan sociologique, je retiens tout de même deux grandes "figures" de cette action : "Noëmie", qui se demandait toujours il y a quelques jours encore si elle pourrait malgré tout récupérer quelque chose "au cas où la société recote"; et "Dragon1", un pumper du noyau de base, qui dit avoir rejoint en son temps le groupe des vingt actionnaires ayant tenté de porter plainte. Son cas est particulièrement intéressant, puisque tout en s'étant rallié à un moment au groupe d'actionnaires les plus motivés pour porter plainte, et en ayant en théorie bénéficié du dossier tout ficelé que j'avais préparé à leur attention, il continue à me dénigrer sur le forum de Alloy, et à prétendre sur le forum Bourso Golog que la perte est finalement une très bonne affaire, puisqu'elle permettrait de constater des déficits fiscaux.......Pour être juste avec lui, alors que son groupe de pumpers "Skyisthelimit" recommandait aussi, historiquement, une autre daube, Mobilegov, il avait eu l'honnêteté d'alerter les forumeurs Bourso d'une AK à prix bradée en cours, et tenté de les dissuader d'acheter au cours coté, supérieur au cours de l'AK. Comme quoi, le manichéïsme a ses limites.....
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Il y a 5 heures
Excellent résumé de la situation GOLOG et des acteurs en place à l'époque. Je trouve bien dommage que ceux qui on laissé tant de plumes aient finalement démissionné face aux difficultés. Rien que pour le principe, même si cela devait m'en coûter encore, jamais je n'aurais abandonné la poursuite de JFC et de ses complices ne serais-ce que pour les empêcher de renouveler leur exploit de vivre grassement sur le dos des petits porteurs à grand renforts de publications mensongères.
RépondreSupprimerMais, là, je parle comme un livre. Je n'avais pas le moindre centime investi. J'y ai seulement investi mon temps pour y apporter mon sentiment sur l’arnaque qui pour moi était évidente et que les pumpers voulaient à tout prix nier.
Si j'avais été investi, voire lourdement investi, comme certains l'on avoué, peut-être aurais-je un autre avis sur les véritables raisons de mes pertes.
Fort heureusement vous étiez déjà là pour attirer mon attention sur la facticité de 4 millions et quelques de résultat bénéficiaire.
Je conclus donc par un grand merci à toi et à tous ceux qui ont fait que j'ai cherché à vérifier les véritables comptes. Je pense aussi particulièrement aussi à invino et jam.
Devant l'absence de publication de comptes vérifiables, je me suis abstenu de tout investissement d'argent.
Merci pour vos informations Deuxtroy.
RépondreSupprimerSavez-vous quelle est l actualite de ce JFC, le Querou version Golog? A-t-il une chance de se retrouver derriere les barreaux un jour? Est-il en fuite quelque part? de combien de millions s est-il enrichit personnellement?
Cordialement.
En fait son nom n'est pas JFC, mais FLC. Il va très bien, merci... Après s'être réfugié un moment chez son ami "l'Emir de Sharjah", il est revenu couler des jours tranquilles au Cannet.
RépondreSupprimerOn ignore de combien il s'est enrichi, puisque Droetto, le Président de Happydoo, a bénéficié au passage des largesses des actionnaires.
Et puis puisque personne ou presque ne porte plainte contre eux, ils auraient tort de se gêner....